Haute-Normandie : Des militants CGT livrent leurs témoignages
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Haute-Normandie, pages d’histoire sociale. Témoignages de syndicalistes, d’Antoine Fiszlewicz, préface de Bernard Thibault. édité par le comité régional CGT de Normandie, 2009, 280 pages, 25 euros.
Le nouveau livre que propose le comité régional CGT de Normandie est avant tout celui des salariés et de leurs combats en tant que militants du plus vieux syndicat français. « Nous sommes partis du principe que l’histoire sociale, ce sont les hommes et les femmes qui la font. Nous avons donc voulu leur donner la parole. Nous allons de 1936 à aujourd’hui. Des histoires anciennes et des plus récentes. On y évoque Alfred Sirven, Bernard Tapie. Ou encore la venue de Nicolas Sarkozy à Sandouville fin 2008 », expliquent Jean Defortescu, du comité, et l’auteur du livre, Antoine Fiszlewicz. Au total quarante-deux portraits et autant de témoignages d’hommes et de femmes (un tiers des portraits) de lieux géographiques divers et issus tout autant de la petite entreprise que de la multinationale, en passant par les services publics. Le plus jeune témoin a cinquante-quatre ans et le plus âgé quatre-vingt-dix. On peut présumer que certains regretteront l’absence d’untel, pesteront peut-être contre la présence d’un autre. « Mais, si besoin, on fera un deuxième tome », prévient Jean Defortescu. L’iconographie, accompagnée d’un CD de l’ensemble des témoignages récoltés, est très présente dans l’ouvrage, avec des photos fortes réalisées à l’occasion de manifestations, de distributions de tracts ou pendant des congrès. Des témoins qui racontent avec modestie leurs combats contre certaines injustices patronales et contre la répression et les discriminations dont ils ont été victimes qui non seulement ne les ont jamais fait taire, mais les ont souvent rendus plus forts. Et pour Bernard Thibault, qui signe la préface de l’ouvrage, ce vécu fait de ces témoins modestes des vrais acteurs du mouvement historique, « munis d’une expérience originale et extraordinaire en tant que militants CGT désireux de se réapproprier leur histoire, mais un livre d’ouverture puisque soumis à la critique de tous ». Un livre plein de promesses.
Frédéric Seaux
Un article de L’Humanité