Suppléant dans l’enseignement privé : la précarité organisée !

lundi 4 novembre 2013
popularité : 29%

Si les postes de suppléants dans les établissements du 1er degré de l’enseignement privé ont longtemps été un moyen privilégié d’entrer dans le métier, force est de constater que la donne a changé depuis quelques années. On peut aujourd’hui devenir suppléant en CDI sans espérer voir le bout du tunnel, ni gagner décemment sa vie.

Petit rappel : pour être suppléant, il faut être titulaire d’une licence (le master 2 sera exigible à partir de 2015) et obtenir un pré-accord collégial. S’il trouve un poste à temps complet, le suppléant effectue le même temps de service qu’un titulaire, à savoir 24 heures/semaine pendant 36 semaines + 108 heures réparties tout au long de l’année. La seule différence, et non la moindre, c’est la rémunération. En effet, un suppléant ne bénéficie d’aucune ancienneté. Qu’il travaille un an ou dix, son salaire ne variera pas. En 2013, un suppléant touche moins de 1450 euros brut, soit moins de 1200 euros net ! Mais de quoi se plaignent-ils, ils ont toutes les vacances !

Cette précarité, la CGT la dénonce depuis de nombreuses années mais se heurte au mutisme des différents ministres de l’Education Nationale, toutes tendances confondues. Pourtant, la validation des acquis permettrait de faire entrer dans le métier des professionnels qualifiés qui cumulent pour certains d’entre eux plus de 10 années d’ancienneté. Ne serait-il pas judicieux d’intégrer ces professionnels reconnus qui ont su faire leurs preuves sur des postes pour le moins difficiles (postes parfois composés de 4 quarts-temps sur 4 écoles avec des niveaux différents, décharges de direction, suppléances de 5 jours, d’un mois, etc…) ?

Les dernières mesures de résorption de l’emploi précaire sont nettement insuffisantes. Certes, un CDI est proposé aux suppléants ayant cumulé 6 années d’ancienneté au cours des 8 dernières années. Mais le suppléant ne doit pas avoir subi d’interruption de plus de 4 mois, quand bien même cette interruption est un congé maternité. Et que dire des suppléants des établissements sous contrat simple (IME, ITEP…) qui ne peuvent comptabiliser leurs années dans l’ancienneté nécessaire à l’obtention de ce CDI ? De plus, ce statut de contractuel n’offre qu’une très légère hausse de la rémunération et le suppléant n’a toujours pas droit à l’ancienneté.

Depuis 2012, un examen professionnel réservé, le RAEP (reconnaissance des acquis de l’expérience
professionnelle) permet à certains suppléants d’obtenir un contrat provisoire, puis de devenir titulaires. Là encore, beaucoup d’espoirs ont été déçus. Pour avoir le droit de se présenter, il faut justifier de 4 années d’ancienneté mais surtout avoir été en poste entre le 1er janvier 2011 et le 31 mars 2011. Si le suppléant était à l’époque sans contrat, tant pis pour lui !

Et si ce suppléant vient à bout de ce véritable parcours du combattant, il a de fortes chances d’être nommé dans un autre département en fonction des postes vacants restants.

Si le ministère de l’Education Nationale est à juste titre critiquable, il ne faut pas pour autant dédouaner l’enseignement catholique (principal « consommateur » de suppléants) de ses responsabilités. Comment une institution, qui prône le respect de la personne comme valeur principale, reste-t-elle aussi insensible au devenir d’enseignants qui lui ont rendu autant de services ?

Cette même institution qui a si bien su montrer son influence lors des négociations pour la convention collective des personnels OGEC. On peut également s’interroger sur la quasi disparition des postes ouverts au concours interne. Un suppléant non éligible au RAEP mais justifiant d’une ancienneté de 10 ans n’a aujourd’hui pas plus de chance de devenir professeur des écoles qu’un étudiant titulaire d’un master 2. Il y a fort à parier que dans les années à venir, l’enseignement privé se retrouve face à une pénurie de suppléants pour ses établissements du 1er degré. Ils sont en 2013 des dizaines, voire des centaines à ne pas avoir de poste. Qui peut croire qu’ils en attendront sagement un ? Comment peuvent-ils espérer intégrer l’enseignement privé si toutes les portes annexes leur sont fermées ?

Des collectifs suppléants s’organisent dans toute la France, notamment en Bretagne et en Pays de la Loire. C’est le sentiment de profonde injustice qui les unit. Mais ils ne seront écoutés que si les organisations syndicales les soutiennent et exigent de nos instances dirigeantes un vrai débat sur la précarité dans l’enseignement privé. La CGT a toute sa place dans ce débat, la défense des plus défavorisés étant un des piliers de notre action.


Agenda

<<

2023

 

<<

Septembre

 

Aujourd'hui

LuMaMeJeVeSaDi
28293031123
45678910
11121314151617
18192021222324
2526272829301
Aucun évènement à venir les 3 prochains mois

Sites favoris


1 site référencé dans ce secteur

Brèves

Justice - La taxe de 35 euros enfin supprimée

dimanche 4 août 2013

L’instauration d’un timbre fiscal de 35 €, décidée par le Gouvernement en 2011 et applicable depuis octobre 2011, pour toutes instances introduites devant les juridictions civiles, sociales, administratives et prud’homales, remet en cause l’accès au juge pour des milliers de salariés.

Comme nous l’avions prévu, cette taxe a entraîné une baisse conséquente des contentieux judiciaires, nombreux justiciables ayant renoncé à leur droit.

12 organisations, à l’initiative de la CGT se sont prononcées contre cette taxe. Après des mois de lutte nous avons enfin été entendus.

Christiane Taubira, Garde des sceaux, Ministre de la Justice, a annoncé, le 23 juillet 2013, la suppression, dans le projet de loi de finances pour 2014, de cette taxe.

Nous nous félicitons de cette décision obtenue grâce aux multiples manifestations dont une pétition nationale.

Montreuil, le 29 juillet 2013

Motion de la CGT Renault Cléon à propos de la défense des retraites

mardi 25 juin 2013

Texte de la motion votée à l’unanimité par la Commission exécutive du Syndicat CGT Renault Cléon à propos de la mobilisation contre la prochaine réforme des retraites.
Dès la fin septembre – début octobre, le gouvernement soumettra au parlement un projet de loi modifiant les conditions de départ à la retraite et abaissant le niveau des pensions des retraités, aggravant les effets de la réforme imposée par le gouvernement Sarkozy en 2010.
Ce qui laisse très peu de temps pour construire un rapport de force suffisant pour imposer l’abandon de ce projet de réforme.
Réuni en Commission exécutive, ce vendredi 21 juin, le syndicat CGT Renault Cléon appelle le bureau confédéral de la CGT :
- à proposer dès le début juillet une première date de mobilisation nationale pour les premiers jours de septembre
- à inscrire très clairement cette première date de mobilisation dans la perspective d’un blocage de l’économie, à la différence de la stratégie qui a conduit à l’échec de la mobilisation pour les retraites de 2010.

Voté à l’unanimité des 28 membres présents de la Commission exécutive

Projet de loi sur l’égalité femmes/hommes Pour la CGT le compte n’y est pas

mercredi 12 juin 2013

La Ministre des droits des femmes a présenté ce lundi en conseil supérieur pour l’égalité professionnelle le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes. La CGT considère que ce projet de loi doit être un levier historique pour enfin atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes et sera particulièrement exigeante quant à son contenu.
Lire la suite du communiqué de la Confédératio}

Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA) 2013

mercredi 8 mai 2013

Consultez, ci-contre, la fiche de calcul de la GIPA versée en 2013 réalisée par la CGT Fonction Publique. Cette fiche permet à tou
un chacun de savoir s’il a droit à la GIPA et, si oui, quel en sera le montant. La fiche permet aussi decalculer la perte réelle hors GVT ("glissement vieillesse-technicité") subie par tout agent de la Fonction Publique.

Les inégalités se creusent entre retraités

mercredi 24 avril 2013

Le niveau de vie des seniors est proche de celui des actifs. Les pensions des jeunes retraités progressent plus vite. Les revenus du patrimoine accentuent les écarts.
Lire la suite sur le site des Echos

Notre fiche de paie finance la Protection Sociale

jeudi 12 juillet 2012

Sur mon salaire brut on me prélève différents pourcentages, à mon employeur aussi : C’est le financement de « Notre protection sociale ». Toutes ces cotisations assises sur mon salaire vont dans le « pot commun » et quand j’ai un problème, je bénéficie de droits. C’est le salaire Socialisé. Les cotisations permettent d’assurer la protection sociale de TOUS car nous sommes tous des assurés sociaux ! C’est la solidarité
Lire le tract de la CGT Organismes sociaux

L’enseignement agricole veut "crever l’abcès" de la précarité

mardi 3 juillet 2012

A la veille d’une rencontre avec le nouveau ministre de l’agriculture, six syndicats de l’enseignement agricole font démarche commune pour obtenir un plan de titularisation des contractuels correspondant aux besoins et sortir des agents de la grande pauvreté liée à des statuts parfois illégaux.
Lire la suite sur le Café pédagogique

NouveVidéo : M. et Mme Pognon ne payent pas beaucoup de taxe d’habitation.lle brève

jeudi 29 décembre 2011

Retrouver M. et Mme Pognon avec le paiement de leur taxe d’habitation. Comme toujours, ils trouvent cela bien trop cher, et pourtant...
Voir la vidéo sur le site de la CGT Finances