Texte d’orientation

adopté à 34 voix pour et une abstention
jeudi 6 octobre 2016
par  Luc De Chivré
popularité : 8%

Le capitalisme a laissé notre pays comme d’autres dans un état difficile : finances publiques plombées par le déficit, ruines industrielles, perte de valeurs de solidarité,
attaque des outils de cohésion sociale et notamment des principales conquêtes sociales. La dureté du gouvernement PS qui s’est attaqué aux acquis sociaux, à l’emploi, aux services publics, pour maintenir les profits du patronat, s’est confirmée.

L’agressivité du gouvernement qui est passé en force pour démolir le code du travail avec la loi El Khomri s’explique par le besoin urgent pour les grandes entreprises de maintenir, voire augmenter les profits dans une période de crise qui perdure. L’agressivité se traduit par une répression syndicale accrue, la volonté d’utiliser les attentats ignobles pour diviser la population casser le mouvement social.

Nous savons que les forces sociales qui depuis des décennies n’ont de cesse de s’accaparer une part grandissante des richesses produites mettent tout en œuvre pour défendre leurs privilèges. Le gouvernement et les capitalistes ont conscience qu’en France le bras de fer qui s’est engagé avec les salariés et la population s’est durci : les luttes locales se sont multipliées, une majorité de la population s’est opposée dans la rue et/ou dans les sondages à la loi travail, le mouvement social qui a commencé en mars 2016 n’est toujours pas éteint.

Tant qu’un véritable recul ne sera pas imposé et que les salariés n’auront pas gagné le bras de fer, le gouvernement poussera toujours un peu plus loin son avantage en répondant favorablement aux demandes du MEDEF.

Les jeunes, les salariés, les retraités, les chômeurs... n’ont plus le choix et ne doivent surtout pas rester muets ou attentifs. L’heure est à l’action syndicale et à la mobilisation dans tous les secteurs. La responsabilité de la confédération CGT pour construire et appuyer ce mouvement est maintenant encore plus évidente qu’avant le mouvement contre la loi travail.

Le puissant mouvement de grève contre la loi travail confirme les orientations syndicales nécessaires que nous avions prises au dernier congrès. Le syndicalisme rassemblé tel que le proposait encore la confédération CGT lors du dernier congrès, où on justifie son absence de combativité en s’alignant sur le moins disant en matière de revendication, le plus timoré en matière d’action pour préserver « l’unité syndicale », a maintenant du plomb dans l’aile, du moins avec la CFDT. Le soutien de la direction de la CFDT à la loi travail met à priori fin au rapprochement CGT-CFDT. Nous maintenons malgré tout nos critiques quant à cette stratégie du « syndicalisme rassemblé », et continuerons à nous adresser aux syndiqués de base, ou aux sections syndicales de base qui veulent lutter contre la politique capitaliste ou contre l’austérité.

La stratégie confédérale nationale n’a pas permis au mouvement social de se développer suffisamment pour gagner le recul du gouvernement, malgré les capacités de la classe ouvrière à réagir et les possibilités dès avril de développer un mouvement social fort et long.

La direction confédérale a plus suivi les salariés qui se sont emparés dès mars des appels à l’action qu’impulser une stratégie combative, et n’est jamais sortie de la stratégie des journées de grève espacées, créant localement l’essoufflement de secteur en grève reconductible.

L’absence de mise en avant de revendications autre que le retrait de la loi travail qui aurait touché l’ensemble des salariés du privé et du public a pesé pour élargir la lutte à tous les secteurs, et les actions telles que des meetings de lutte, capables d’ancrer le mouvement dans une population en colère ont été beaucoup trop rares. C’est pourquoi nous maintenons nos critiques à l’égard des directions nationales, fédérales et confédérales (y compris les nôtres) lorsqu’elles ne proposent que des « journées d’action » isolées les unes des autres, qu’elles ne mettent pas en avant les revendications capables d’unifier les salariés et de faire converger les luttes et qu’elles appellent à des journées sectorielles lorsque celles-ci affaiblissent une mobilisation d’ensemble.

Les difficultés à mobiliser les personnels de l’éducation contre la loi travail ont été grandes. Le rôle du syndicat majoritaire qui a refusé de lier les luttes pour les revendications des personnels de l’éducation, et notamment contre la réforme du collège avec la lutte des autres salariés a évidemment pesé, et doit nous interroger sur notre travail syndical envers les personnels, et aussi intersyndical .

Notre travail en intersyndicale est indispensable, mais nous ne le concevons ni comme une simple acceptation des décisions prises par le syndicat majoritaire, ni comme la recherche systématique de revendications à minima pour maintenir l’unité. Il s’agit de faire des propositions combatives qui auront plus de poids si elles sont reprises par une intersyndicale au complet et d’étudier les propositions des autres forces syndicales en fonction de l’intérêt des personnels. Tout en travaillant loyalement avec les autres syndicats, nous n’avons pas à nous interdire de lancer des appels, y compris seuls, s’ils sont nécessaires pour les personnels que nous défendons.

Notre travail de diffusion d’idées auprès de l’ensemble des personnels et notre travail de syndicalisation sont primordiaux. Il nous faut un travail de terrain pour nous adresser à nos syndiqués et aux salariés susceptibles d’entrer en lutte à nos côtés. Mais pour massifier notre opposition à la politique gouvernementale, il nous faut aussi aller à la rencontre des personnels précaires et des personnels non syndiqués. De même, la manière avec laquelle nous luttons, à l’échelle locale ou nationale, en organisant des assemblées générales de personnels, de syndiqués, doit nous permettre de grandir. C’est en ne négligeant aucune lutte nécessaires pour défendre nos conditions de travail et la la qualité de l’enseignement dispensé à nos élèves que notre influence se construit dans les établissements et les écoles. Nous savons et nous disons que seul un mouvement prolongé d’ampleur nationale, nous permettra d’obtenir de réels changements. C’est vrai pour l’Éducation Nationale comme pour toutes les luttes interprofessionnelles. Nous insistons sur l’importance de lier les mouvements de grève Éducation Nationale qui peuvent se développer localement ou nationalement à la lutte interprofessionnelle.

Nous nous organisons sur la base de notre activité, dans nos établissements et écoles et nous assurons la défense individuelle et collective de nos collègues sur tous
les plans (carrières, mutations, conditions de travail,...) Nous sommes partie prenante de toutes les batailles de défense et d’amélioration (postes, horaires, programmes,« contre réformes », etc.) à l’échelle des établissements ou de l’académie. Au delà des indispensables programmations budgétaires, nous attendons notamment l’abrogation des réformes réactionnaires qui ont marqué ces dernières années l’enseignement professionnel et technologique, les RASED, l’Éducation prioritaire, le collège, le premier degré... Nous revendiquons aussi des mesures immédiates permettant à tous les précaires de poursuivre par leur titularisation leurs missions au service des jeunes.

Notre travail dans les instances où nous sommes présents (CAPA, CAPD, CTA, CTSD, CHSCTD) n’est pas un objectif en soi, mais notre présence dans ces commissions est un atout pour le développement des luttes locales et pour la défense des personnels. Nous articulons nos interventions dans ces comités avec les luttes en cours ou qui pourraient se développer. Nous utilisons ces moments pour défendre les collègues en relayant et soutenant leurs revendications, et encourager à la mobilisation en transmettant les informations. Nous devons aussi démontrer la perversion d’un système mis en place pour favoriser uniquement le rectorat.

Les annonces budgétaires, de créations de postes en grande partie en « trompe l’œil » ne masquent pas la réalité. La situation s’est fortement dégradée et continue à se dégrader à cause de la politique d’austérité et des réformes successives.

Pour nous le rôle émancipateur de la formation et de l’Éducation doit permettre à chacun de devenir un adulte libre et responsable, de s’insérer dans la vie sociale, de se réaliser pleinement en tant que personne et d’élargir son horizon culturel. Cet objectif n’a jamais
fait partie des objectifs fixés par les différents gouvernements qui suivent la volonté des capitalistes. Les inégalités sociales et territoriales se sont aujourd’hui accentuées sous l’effet de l’austérité. Nous nous opposons aux réformes, aux décisions budgétaires qui accentueront encore ces inégalités.

La lutte contre toutes les logiques racistes doit nous préoccuper également. Force est de constater que les politiques, les discours, les actes racistes ne sont pas le seul fait du Front National que nous devons évidemment dénoncer. Les logiques racistes traversent le gouvernement de nombreux partis politiques qui cherchent à diviser les travailleurs et à faire passer au second plan les questions sociales. Nous devons toutes les combattre sans exception.

A la différence d’autres syndicats nous ne sommes pas une addition de syndicats de métiers, cherchant à représenter une profession et encore moins un « corps ». Mais partout notre rôle est de travailler à l’unification des luttes. Ce sont les personnels qui entrent
en lutte qui doivent décider de leur ampleur et de leur orientation. Nous sommes avec eux dans toutes les luttes, même celles à l’échelle d’un seul établissement ou d’un seul corps. Mais nous sommes un syndicat CGT, inter-catégoriel et confédéré et nous sommes convaincus de la nécessité de réaliser le plus possible le « tous ensemble ». C’est pourquoi, à chaque fois, nous envisageons et proposons les possibilités d’élargissement, et continuons à créer des liens avec les autres personnels.

Notre syndicat est un syndicat de lutte. Le gouvernement s’attaque violemment aux salariés et quel que soit le résultat des élections, le gouvernement qui se mettra en place défendra les intérêts du MEDEF. Notre tâche principale est de mettre un coup d’arrêt à cette politique qui casse les emplois, s’attaque aux salaires et aux services publics et détruit nos acquis pour augmenter les profits des capitalistes. Nous devons mettre tout en œuvre pour construire une lutte massive public-privé, dans laquelle s’inscriront tous les personnels de l’éducation.


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