Empêchons De Robien de détruire nos garanties statutaires
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Le ministère de l’éducation vient de faire connaître aux organisations syndicales un projet de modification du décret de 1950 qui se rapporte aux obligations de service des certifiés et agrégés, ainsi que du statut des professurs de lycée professionnel.
Ce projet de décret n’est en rien une simple réforme des obligations de service des enseignants du second degré, mais constitue bien une véritable remise en cause tous azimuts : du statut général de la Fonction publique et, par conséquent, des statuts particuliers des enseignants du second degré,
de la qualification des personnels,
de la qualité du service public.
En effet, le projet de décret prévoit entre autres :
-la généralisation de la flexibilité géographique pour tous les enseignants :
Alors que c’était une exception déjà insupportable pour les collègues concernés, pour des motifs de productivité, enseigner dans deux ou trois établissements deviendrait la règle
-La possibilité d’enseigner dans une autre discipline « de la manière la plus conforme aux compétences et goûts » pour les titulaires sur poste comme pour les remplaçants.
Par le biais de services partagés, il s’agit de faire glisser l’ensemble des enseignants vers une bivalence forcée pour tous au nom de la rentabilité financière, en commençant par les TZR et les profs de collège.
-La création d’une « prime à la compétence » pour certains collègues.
Sans précédent dans les statuts particuliers de l’Education nationale, cette disposition détruit la logique statutaire de la fonction publique pour aller vers une logique d’individualisation des carrières et des salaires
-La possibilité d’attributions d’heures définies localement dans le service, sans contrôle, sans garantie statutaire, sans principe de traitement égalitaire mais liées aux choix du projet d’établissement, par l’intermédiaire du conseil pédagogique
Par cette mesure, c’est la déréglementation qui s’inscrit dans les obligations de service des enseignants et les contenus de formation des élèves, c’est le clientélisme qui est promu.
-la fin des motifs de dispense de l’heure supplémentaire obligatoire.
Concrètement, cela veut dire que des collègues qui pouvaient la refuser pour des raisons de santé se verraient imposer une HSA.
-d’augmenter les maxima de service d’une heure pour ceux qui eneignent plus de huit heures dans des divisions ou groupes de moins de 20 élèves.
Alors qu’auparavant, cette disposition ne concernait que les classes de moins de 20 élèves (c’est à dira quasiment aucune), elle concernerait à présent tous les collègues qui enseignent en TP, en groupe de langue, de dédoublement,... Ce sont des milliers de postes à la clé.
-de supprimer les heures de décharges statutaires qui étaient attribuées pour laboratoire, cabinet d’histoire...,
Au mépris de dispositifs qui ont une fonction pédagogique, le ministère entend là aussi récupérer des moyens. A terme, c’est une aggravation de nos conditions de travail et de la qualité de l’enseignement.
-d’intégrer dans les missions des actions autres que celles d’enseignement (organisation d’encadrement des activités pédagogiques des élèves, coordination d’une discipline, formation et accompagnement des enseignants).
De fait, c’est l’élargissement de nos missions sans aucune contrepartie en terme de moyens horaires. Aux personnels, il en est demandé toujours plus avec encore moins de moyens.
Prétextant une volonté de « dépoussiérer » le statut, De Robien cherche tout simplement à récupérer les milliers de postes qu’il supprime pour 2007.
Cette attaque sur le statut porte en elle une aggravation considérable de la charge de travail des enseignants qui seront de fait moins disponibles pour les élèves, moins disponibles pour le travail d’équipe, pour assurer un enseignement de qualité.
Cela tourne le dos à la nécessaire réduction du temps de travail des enseignants
Ce coup porté au statut contribuerait à dégrader un peu plus le service public d’éducation. S’inscrivant dans une démarche d’autonomie et de déréglementation De Robien comme son gouvernement entendent faire sortir l’éducation et plus largement la fonction publique d’une logique de droits et de statuts à une logique d’attribution des moyens selon le « mérite » et le clientélisme.
Il faut empêcher De Robien de mettre son projet de terme.
Seule une grève massive pourra le faire reculer. En 2000, c’est par la grève reconductible que les PLP ont défendu leur statut !
Sans tarder, il va falloir s’y mettre pour combattre et battre ce gouvernement !